Page:Leroy-Beaulieu - Les Guerres contemporaines.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

tance se sont accrus à raison même des établissements nouveaux que la France est en voie de fonder dans les mers lointaines. » (Moniteur du 12 mars 1862). Ces expéditions lointaines avaient en effet terriblement grossi notre budget de la marine. En 1857 il n’était que de 121,865,000 fr. ; en 1859, sans compter l’Algérie et les colonies, il montait à 213,800,000 fr., et en 1861, d’après la loi des comptes du 8 juin 1864, il avait réclamé plus de 230 millions : ainsi le budget de la marine avait grossi, par suite des expéditions lointaines, d’environ 100 millions, et cette augmentation était presque regardée comme permanente. Le budget de la guerre subissait aussi l’influence de ces expéditions ; en 1861, année de paix, d’après la loi des comptes du 8 juin 1864, il avait exigé 400,975,814 fr. 12 c., excédant de 55 millions les prévisions qui ne montaient qu’à 345 millions.

L’un des résultats les plus fâcheux des guerres lointaines fut donc d’enfler, outre mesure, nos budgets ordinaires ; les suppléments de crédit, au moins, disparaîtront avec ces expéditions d’outremer ; mais cette augmentation des budgets de la marine dont ces guerres avaient été la cause, le gouvernement l’a déclarée normale et permanente, et elle a toujours été considérée depuis comme permanente et normale.

Quant aux dépenses totales de ces expéditions, M. Larrabure, il y a plus de quatre ans, les estimait