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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

donnance du 29 avril, que les droits de douane fussent payés en espèces. Ce fut la ruine du commerce extérieur. Le négociant qui supportait déjà un agio de 30 à 50 pour 100 sur le prix des marchandises achetées à l’étranger, dut supporter encore le même agio pour se procurer l’argent nécessaire au payement des droits de douane. La dernière de ces mesures ruineuses devait être la banqueroute : l’État y était invinciblement porté ; le 11 juin une ordonnance suspendait le payement en espèces des métalliques pendant tout le temps que dureraient les circonstances extraordinaires amenées par les événements de la guerre. Il était temps qu’arrivât Villafranca.

Au retour de la paix, la banque était plus que jamais incapable de reprendre ses payements en espèces ; avec un encaisse de 79 millions de florins elle se trouvait en face d’une circulation de 433 millions. Les augmentations d’impôts qui nous ont paru si terribles, étaient maintenues indéfiniment par le décret de décembre 1859. Le budget de guerre avait été démesurément enflé. Il était de 106 millions de florins en 1858 ; en 1859 il monta à 292 : l’augmentation était donc de 186 millions de florins, ou 480 millions de francs environ. Mais ce n’étaient là que les dépenses déjà liquidées en 1859. Le budget de la guerre en 1860 offre 138 millions de dépenses ordinaires et 36 millions de dépenses extraordinaires, en tout plus de 174 millions ; il dépasse