fices bien autrement considérables. Le jour même du passage du Tessin (29 avril), la Gazette de Vienne annonçait aux populations autrichiennes qu’un décret en date du 11 avril dispensait la banque de Vienne de l’échange de ses billets contre argent et donnait cours forcé à son papier. La banque avait payé cette faveur par un prêt de 134 millions de florins (335 millions de francs) qualifié d’avances sur le compte d’un emprunt public de 200 millions de florins à contracter dans un moment plus opportun. Ce n’était là qu’une mesure initiale, comme une sorte d’entrée en matière.
L’impossibilité d’avoir recours à l’emprunt public forçait de surélever les impôts. L’aggravation des charges contributives fut poussée à ses dernières limites : on épuisa la matière imposable. Les décrets du mois de mai atteignent toutes les provinces : la Hongrie avait été exemptée jusque-là des taxes sur le vin et sur la viande, on l’y soumet : dans toute la monarchie, les impôts de consommation sont augmentés de 20 pour 100. Or il en est des nations comme des ménages individuels, moins la richesse publique est développée, plus grande est la quote-part que les dépenses de consommation proprement dite, de consommation de bouche, prélèvent sur le revenu total des individus ou de la masse. Ces impôts excessifs sur la viande, sur la mouture, sur le vin, sur la bière sont bien plus lourds pour les populations de l’Autriche qu’ils ne le seraient pour