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ment plus considérable que dans l’armée française (Larrey, page 59) ; si nous nous rappelons qu’il en a été de même pour la mortalité par maladie, que l’excès de fatigue, le défaut de vivres ont beaucoup plus frappé le camp ennemi que le nôtre, qu’après Solferino, les hôpitaux de Vérone encombrés ont été envahis par la pourriture d’hôpital et le typhus (Larrey, page 57) ; si, passant à l’armée italienne, nous tenons compte de l’observation du docteur Cazalas que les blessures par des causes diverses occasionnèrent chez les Italiens une mortalité plus grande relativement que chez les Français ; le nombre de nos morts par le feu et les maladies étant de 15,000, nous pouvons par des inductions légitimes porter la perte des trois armées à 45 ou 50,000 hommes, tués par le feu, morts par les fatigues, les privations et les maladies diverses.

Des pertes d’hommes nous allons passer aux pertes d’argent. Nous ne trouverons pas là ces formidables lignes de chiffres que nous avons rencontrées dans l’examen de la guerre de Crimée. Mais nous entrerons dans quelques détails sur les expédients désastreux auxquels dut avoir recours un empire aux abois pour suffire à des dépenses funestes qu’un orgueil déplacé l’avait entraîné à faire. Nous analyserons de près toutes ces inventions ruineuses que le mauvais génie financier de l’Autriche lui suggéra. Nous verrons l’abîme du papier-monnaie et du déficit s’ouvrir et se creuser de plus