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LES GUERRES CONTEMPORAINES

On a précisé de la manière suivante le chiffre des pertes, comprenant tués, blessés et disparus dans les trois armées : 38,650 Autrichiens, 17,775 Français, 6,575 Sardes. Total : 63,000. Tels sont les résultats obtenus par l’un de nos statisticiens militaires les plus distingués, M. Boudin, directeur des Mémoires de médecine et de chirurgie militaire. L’état général des pertes n’est que de 61,978, d’après les relevés officiels réunis sous la direction de M. le colonel Saget, chef des travaux historiques de la statistique militaire, au ministère de la guerre. L’écart entre ces deux, chiffres n’est que de 1,022 hommes ; et il faut dire que dans les relevés du colonel Saget on n’a pu tenir compte d’un nombre variable de disparus ou de blessés, dont la présence n’a pas été notifiée aux hôpitaux.

La confusion des chiffres officiels est d’ailleurs des plus grandes. À Magenta, par exemple, certains relevés officiels portent à 3,223 seulement le nombre des tués et des blessés ; des relevés postérieurs élèvent ce nombre à 4,535 en y comprenant, il est vrai, les disparus, qui, pour la plupart, furent retrouvés parmi les morts. Il en est de même pour Solferino, où la première évaluation pour l’armée française est de 8,530 tués ou blessés, chiffre qui s’élève dans des documents postérieurs à 11,670 soldats, plus 720 officiers. En pareille matière les chiffres les plus gros et les plus récents sont les plus vrais.