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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

dre la route de Prusse ; mais au lieu du fret si faible dont les chargeait le transport par mer de Riga à Londres ou d’Odessa à Marseille, il fallait subir les dépenses accablantes d’un long circuit par terre dans un pays où les routes étaient rares, et où tout était mis en réquisition pour l’armée. Les exportations de Russie pour l’Angleterre, qui, au dire de M. Cobden (discours du 20 mars 1854), s’élevaient en moyenne à 350 millions, étaient presque arrêtées. Aussi le tarif des douanes russes donna-t-il bientôt la preuve des pertes énormes subies par la Russie dans cette guerre :

Totaux des recettes douanières russes de 1853 à 1857.
1853. 
 28,337,674
roubles.
1854. 
 20,864,391
1855. 
 18,473,101
1856. 
 29,607,620
1857. 
 35,798,881

Si nous citons ces chiffres, ce n’est pas pour donner le montant de la perte supportée de ce chef par le trésor public, c’est pour indiquer l’immensité des ruines particulières que cette réduction du commerce extérieur a dû produire dans toute l’étendue de l’empire.

Et la propriété foncière, que devenait-elle pendant ces trois années ? Les levées qui enlevaient à l’agriculture trois fois plus de paysans censitaires qu’à l’ordinaire, n’était-ce pas pour la propriété foncière