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anciens et les séims nouveaux, les dettes de l’arsenal anciennes et récentes, les dettes diverses réglées ou non réglées après la guerre, à la somme totale de 705 millions au moins. (Annuaire du crédit public, 1re  année, 265-66). Il est difficile de savoir au juste ce qui revient dans cette somme à la guerre de Crimée : mais si on songe aux frais qu’a dû entraîner la campagne d’automne et d’hiver en Valachie ainsi que la campagne d’Asie, et l’entretien du corps de Sébastopol, l’évaluation à 400 millions des dépenses de guerre de la Turquie, semble plutôt au-dessous de la vérité. Ainsi 1855 millions pour l’Angleterre ; 1660 pour la France ; 400 pour la Turquie ; 53 pour le Piémont : c’est-à-dire 3 milliards 968 millions, voilà ce que l’expédition d’Orient a coûté aux puissances alliées.

Essayons maintenant de déterminer avec toute la précision possible l’augmentation des charges de la Russie par suite de cette guerre. « Il est difficile d’établir le chiffre exact de la dette publique de la Russie, écrivait M. Maurice Block ; le document officiel russe qui en rend compte semble être rédigé d’une manière si peu claire que ceux qui ont cherché à y puiser quelques renseignements ont trouvé des chiffres différents les uns des autres. » (Puissance comparée des divers États de l’Europe). Des travaux récents ont porté plus de lumière sur ce terrain obscur, où il est actuellement possible de s’aventurer avec précaution. Les considérations que