croit-on que nos pertes se bornent là ? Croit-on que les 214,000 soldats qui échappèrent à la mort dans cette désastreuse expédition, rentrèrent en France tels qu’ils en étaient sortis ? Croit-on que ces 30,000 blessés dont les blessures ne devinrent pas mortelles, ces 10,000 cholériques que l’on put évacuer des hôpitaux de Turquie, tous ces malheureux atteints et minés par le scorbut, la dysenterie et mille autres maladies affreuses, rapportèrent à la France, à l’agriculture, à l’industrie, au travail national, ces forces qui leur avaient été enlevées ? Croit-on que parmi ces 214,000 hommes sauvés, qui avaient fourni tant de journées d’hôpital, il n’y en eut pas un grand nombre, un quart au moins, un tiers sans doute, la moitié peut-être, dont la santé resta pour toujours affaiblie, délabrée et chancelante ? Quelle énorme et incalculable déperdition de forces !
Voici l’état des pertes de l’armée anglaise :
Entrés aux ambulances ou hôpitaux |
Tués
ou morts | |
Blessés |
18,283 |
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Morts dans les hôpitaux à la suite de blessures |
1,846
| |
Tués sur le champ de bataille |
2,756
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Fiévreux et malades |
144,410 |
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Morts à l’hôpital |
16,298
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Évacués, morts en mer |
1,282
| |
Total |
162,693 |
22,182
|