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l’agriculture doit entrer dans une voie plus moderne ; mais de là à déclarer que tous les petits propriétaires et tous les fermiers doivent disparaître, il y a un abîme.

J’ai consacré une centaine de pages du tome premier de mon Traité d’Économie politique à l’étude du sol comme instrument de production et, en outre, les trente premières pages du tome second à la comparaison de la grande, de la moyenne et de la petite propriété, ainsi qu’au faire-valoir direct, au fermage et au métayage. Je n’ai qu’à relever les titres des paragraphes de cette partie de mon livre, pour qu’on voie combien mes idées sont éloignées de celles que m’attribue l’orateur socialiste. Ces titres de paragraphes, les voici : « Les avantages de la grande production ne sont pas exactement et nécessairement les mêmes dans l’agriculture que dans l’industrie. — Avantages de la grande propriété moderne. — La grande propriété ne supprime ni la petite ni la moyenne. — Nécessité et difficulté de l’association pour les petits propriétaires. — La petite propriété est beaucoup plus sensible aux crises que la grande propriété moderne. — Les résultats parfois merveilleux atteints par la petite propriété sont dus en général à une somme énorme de travail. — Utilité de la coexistence de la grande, de la moyenne et de la petite propriété. — Dangers considérables, au point de vue de la production, de l’élimination éventuelle de la grande propriété moderne. »

Voilà au point de vue de la question qui nous occupe, les titres des paragraphes de mon Traité Théorique et Pratique d’Économie politique, dont la première édition, je le répète, date de dix-huit mois et la deuxième de moins d’un an. Voilà un corps de doctrine. Où M. Jaurès y voit-il que je tiens que la petite propriété doit disparaître ?


Services de la grande propriété.


Certes, je soutiens dans ce livre, qui contient l’expression