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lourds de la terre, ont chacun à leur service dix, douze, quinze, vingt laquais, valets de chambre, cochers. Les personnes dans une situation plus réduite, les simples squires ou riches propriétaires campagnards en ont souvent deux ou trois. Si l’on parcourt les annonces du Times, on voit qu’une colonne et demie, soit 500 lignes environ, à raison de 3 lignes pour chacun, est remplie des offres de serviteurs masculins. Ceux-ci ont les désignations les plus diverses, qui indiquent combien les riches maisons anglaises ont de variétés de domestiques. Nous trouvons le butler ou maître d’hôtel qui en général n’accepte une place que quand il a sous ses ordres un ou plusieurs autres hommes, where one or more footmen are kept, where two in livery are kept, where a footman or page is kept ; puis viennent l’in door servant, notre simple et solitaire domestique d’intérieur ; le valet qui s’occupe ou de la chasse ou des voyages le footman ou valet de pied qui s’intitule, dans ses réclames, tantôt premier, tantôt second, tantôt troisième valet de pied : Footman first, footman second, footman third puis toute la variété des cochers et palefreniers, coachmen, horsemen first and second, grooms, tigers, etc., sans comprendre les cuisiniers mancooks. À parcourir ces listes du Times on ne peut douter que la plus grande partie des domestiques mâles ne soit occupée dans des maisons où la livrée est nombreuse. Or, comme en 1878 il y avait 207,237 domestiques mâles imposés, on peut penser que 50,000 ou 60,000 personnes tout au plus dans la Grande-Bretagne avaient un ou plusieurs domestiques mâles à leurs gages. En France il y a bien peu de personnes jouissant de 30,000 francs de rente qui n’aient pas un domestique mâle à leur service ; en Angleterre on peut mettre cette limite à 40,000 francs de rente peut-être ; il en résulterait que 50 ou 60,000 personnes au maximum auraient dans ce pays 40,000 francs de revenu ou davantage.

Il ne paraît pas, d’ailleurs, que le nombre des domestiques mâles ait une tendance à augmenter dans la Grande-Bretagne, soit parce que les hommes ayant d’énormes fortunes réduisent leur train extérieur pour se conformer aux habitudes démo-