on recensait 5,715,920 maisons ou usines (nous regrettons cette confusion qui n’est pas de notre fait) ayant moins de six ouvertures et 2,789,415 maisons ou usines en ayant davantage. En 1876, les maisons ou usines de la première catégorie n’étaient plus qu’au nombre de 5,698,575, ce qui représente une diminution de 4 p. 100 environ ; celles de la seconde catégorie s’élevaient dans la même année à 2,931,607, soit un accroissement de 5 p. 100 en six ans. Depuis 1837 le nombre des maisons ou usines ayant plus de cinq ouvertures a augmenté de 1,080,000 ou 60 p. 100 ; les maisons ou usines ayant moins de six ouvertures, n’ont augmenté que de 700,000, soit de 13 à 14 p. 100 seulement[1]. Encore dans cette seconde classe doit-on dire que tout l’accroissement est pour les maisons de 5 ou 4 ouvertures, que le nombre des maisons à 1, 2 ou 3 ouvertures va sans cesse en diminuant. Il n’existe plus guère en France que quelques restes de ces anciennes huttes qui abondaient jadis dans les campagnes et dans les banlieues de nos villes.
Le lecteur nous pardonnera ces fastidieux rapprochements de chiffres : ils sont instructifs. Certes, le taudis destiné à l’habitation de l’homme n’a pas encore disparu et le nombre des ouvertures des maisons n’est pas toujours un critérium exact du confortable de l’habitation. Dans les vastes cités ouvrières il y a encore bien des galetas misérables ; trop d’êtres humains logent dans des greniers ou dans des soupentes d’escalier ou bien s’entassent dans des chambrées nauséabondes. Mais laissons ces exceptions de l’extrême paupérisme ; voyons les choses de haut et dans l’ensemble. Le progrès de l’habitation humaine, même pour la classe la plus humble de la population, est incontestable depuis un demi-siècle. Il n’est pas de propriétaire obligé de reconstruire ses fermes ou ses logements de manœuvres des champs qui n’ait éprouvé combien étaient accrues les exigences de ces catégories de personnes pour leur habitation. On ne trouverait pas non plus aujourd’hui dans une
- ↑ Voir le Bulletin de statistique et de législation comparée (publication du Ministère des finances) de novembre 1877 ; voir aussi notre Traité de la Science des finances, 2e édition, t. I, pages 356 et suivantes.