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Néanmoins, malgré le naufrage des petites professions indépendantes, malgré la concentration de la production et de l’échange, il ne paraît pas que le nombre total des industriels et des commerçants ait décru. Les statistiques soit de l’impôt des patentes en France, soit de l’impôt sur le revenu en Angleterre, constatent au contraire une augmentation.

En 1791 le nombre des patentés était de 659,812 en 1822, de 958,000 ; en 1830, de 1,163,000 ; en 1844, de 1,511,000 ; en 1815, de 1,352,000 ; en 1860, il s’élevait à 1,678,000 ; il atteignait 1,764,000 en 1868, retombait à 1,591,000 en 1872, et se relevait à 1,631,000 en 1878. Sans doute, tous ces chiffres ne sont pas complètement comparables entre eux. Certaines professions ont été assujetties à l’impôt des patentes, qui auparavant ne l’étaient pas, les professions libérales par exemple. D’autre part, les ouvriers à façon qui étaient inscrits jadis dans les rôles en ont été éliminés. Néanmoins, comme les professions libérales ne comprennent qu’un nombre restreint d’individus, quelques dizaines de mille, on peut consi-

    depuis 1812 : malheureusement, la législation n’a pas, dans tous les temps, donné la même définition de cette condition domestique mâle.
    Les statistiques fiscales en recensent :

    En 1812 205,854
    1815 304,712
    1823 176,518
    1832 226,000
    1833 118,669
    1853 126,826
    1855 195,998
    1865 260,232
    1868 279,836
    1876 223,143
    1878 207,257


    Ces chiffres offrent des oscillations considérables : au début, en 1812, on comptait parmi les domestiques mâles des personnes qui ne sont pas dans la condition de domesticité, par exemple non seulement les garçons d’hôtel ou de café, mais certains employés et même les commis-voyageurs. À partir de 1823 on supprima beaucoup de ces fausses assimilations ; en 1833 également :ce n’est guère que depuis 1854 que la catégorie des domestiques mâles taxés comprend seulement de vrais domestiques. (Voir le Report of commissionersof Inland Revenue for theyears 1856 to 1869, t . II, pages 165 et 166, et le Financial Reformer pour 1879.)