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COMMENT J’AI MANQUÉ CHAMBERLAIN


Me trouvant à Londres dimanche, je me dis : « Me voilà tout seul dans la rue, les Anglais boivent du whisky en famille et ne m’inviteront pas, les établissements publics sont fermés, les théâtres n’ouvriront point… Si j’interviewais Chamberlain ?… ça, c’est une idée ! »

C’était une idée gaie qui eût bien tait rire les reporters de l’ancien et du nouveau monde, car ils savent tous qu’on peut interviewer le prince de Galles, le sâr Peladan et le Pape, mais qu’on n’interviewe point the right hon. Mr J. Chamberlain.

Moi-même, qui suis doué, cependant, d’un sang-froid plus que britannique et qui traduis rarement, par des jeux de physionomie, les sentiments qui m’agitent, je ne pus retenir les marques d’une allégresse au moins intempestive. Jamais, jamais, jamais on n’avait interviewé