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SUR MON CHEMIN

fers. C’était le seul théâtre du monde où l’on voyait cela. Les dessous en bois étaient pourris et les planches s’effritaient sous le pied. En vain essaya-t-on de les réparer, pendant le voyage de la Comédie à Londres, en 1893. Vous savez qu’en 1890 il y eut un commencement d’incendie, lors de la représentation d’Hamlet. Nous crûmes alors qu’on prendrait des précautions. Non. Les loges, depuis celle de la concierge jusqu’à celles des sociétaires, n’étaient reliées entre elles par aucun fil susceptible de nous procurer un avertissement.

» Le grand secours et les pommes d’arrosage tout là-haut, n’ont fonctionné qu’une fois, lors de leur installation, après l’incendie de l’Opéra-Comique. Le service des pompiers et le contrôle du secours étaient faits le plus souvent par de vieux employés de la maison. Quant à ce qui concerne le sauvetage, j’estime qu’en temps de représentation nous eussions tous succombé ! Pour quatre étages de loges, il n’y a qu’un escalier, celui qui donne sur le terre-plein. Enfin, il ne faut point se dissimuler que, si nous avions été réunis dans le « guignol » nous n’aurions point échappé ! »

— Et le public ? interrogeai-je.

— C’eût été plus terrible qu’à l’Opéra-Comique !

J’aperçois Sylvain, Féraudy et Berr. Féraudy affirme que « toutes les richesses du musée ont été sauvées ». Mais Henriot, elle, a-t-elle été sauvée ? On ne sait plus. Il y a des gens maintenant qui l’ont vue morte. Mon Dieu !