Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
LA BOÎTE

Mais qu’importent ces histoires de mousseline à la prospérité et à la décrépitude du Conservatoire ? Permettons à ces demoiselles de porter des dessus blancs et des dessous noirs si cela leur fait plaisir, et ne forçons point ces messieurs à se vêtir de bleu barbeau à la ville ! Laissons-les aller coucher où bon leur semble et finissons, une fois pour toutes, de tracasser tous ces jeunes gens, qui sont pleins de bonne volonté. Ce sont les professeurs qu’il nous faut ! Assez des professeurs du Conservatoire qui ne professent pas et des administrateurs qui n’administrent pas ! Exigeons d’abord, des uns et des autres, qu’ils accomplissent leurs devoirs, tels que des règlements précis les définissent. C’est la première des réformes à poursuivre, celle à laquelle le public, qui paie, a droit. Ensuite, nous pourrons nous demander s’il n’y a point autre chose à faire au Conservatoire que ce qu’on y néglige de faire, et s’il n’y a point lieu de jeter bas pour toujours un enseignement qui nous apparaît quelque peu vermoulu.

Peut-être alors le moment viendra-t-il où l’on comprendra que l’instruction d’un comédien consiste dans autre chose que dans l’exercice de mémoire et dans la déclamation d’une tirade. Sans doute, pour lui permettre de crier du haut d’un temple en carton : « Enfants ! Du vieux Cadmus jeune postérité ! », on ne jugera point nécessaire de lui faire travailler les tragiques grecs dans Patin, mais peut-être jugera-t-on qu’il n’est point utile qu’il ignore la légende de Thè-