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JEUNESSE !

peuvent prononcer un discours sans parler des « immortels principes », aient ressuscité une cérémonie chère à la Convention, en laissant de côté tous les oripeaux dont elle affubla ses solennités civiques.

Nous fûmes bien de notre temps hier, et je vous jure que l’esthétique n’y perdit rien. Nos petites bourgeoises de Paris ont du goût ; leurs filles tiennent d’elles, et elles furent pleines de grâce, de fraîcheur et de simplicité. Roses, blanches, de couleurs tendres, ruban au vent, les toilettes de ces enfants étaient douces à l’œil, dans leur agglomération, comme un parterre immense. Je les ai vues défiler avec joie, sans uniformes, sans rythme accentué, sans alignement ridicule, mais gaies, souriantes à tous, se tenant par la main, et, les plus petites, bondissant comme des gazelles.

Les jeunes gens, non plus, n’avaient pas d’uniformes. Ils venaient là en groupes libres, en groupes de patronages postscolaires, qui se révèlent d’une utilité grande, qui continuent l’éducation démocratique de l’école et font œuvre de solidarité pour l’apprentissage à faire, pour le travail à se procurer. Ils défilèrent ainsi, pleins de santé et de force, sur un pas de promenade et de récréation, ils furent là par milliers.

Leur spirale avait fait le tour de la pelouse, si vaste qu’elle en est une plaine, et ils avaient maintenant, au milieu d’eux, comme pour les