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JEUNESSE !


Ce fut une fête charmante, parmi la verdure, les fleurs et les chansons. Des centaines de jeunes filles glissèrent, rieuses, sur les pelouses et s’assirent en groupes clairs, au pied des arbres pleins d’ombre. Des milliers de jeunes gens et de tous petits, dont les bavardages de cristal chantaient dans les bosquets, s’adonnèrent à de libres jeux. Ce fut bien la fête de l’adolescence, ce fut la fête de la vie. Et dans quel décor ! On ne savait vraiment si c’était la jeunesse qui fêtait la nature ou si la nature ne s’était pas faite plus orgueilleusement belle encore pour recevoir la jeunesse, pour fêter la jeune fille, à l’heure divine où elle devient femme, et l’éphèbe dont nous a parlé Renan, l’éphèbe « tel que l’a fait le gymnase, beau par sa vigueur et sa souplesse ».

Le conseil municipal eut cette idée historique, et nous l’en louerons, de faire défiler, en un jour de beauté, de soleil et de joie, dans un cadre na-