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DE STOCKHOLM À MONTMARTRE


Lentement, solennellement et pleins d’importance, les invités gravissaient le grand escalier qui conduit à la salle des Aides de camp, entre la double galerie des gardes républicains qui, sur les marches, se renvoyaient, immobiles et muets, les éclairs de leurs casques, de leurs sabres et de leurs bottes, ces glaces noires.

Je venais de saluer le sourire très doux du président de la République et de m’incliner devant Mme Loubet quand j’entendis, derrière moi, l’huissier qui annonçait : M. Otto de G… (textuel).

Je me retournai et je reconnus le fils du fameux baron de G… (un baron de première marck), à son costume d’homme du Nord, à la toque de fourrure qu’il portait sous son bras et à sa ressemblance frappante avec son père. J’avais rencontré celui-ci jadis dans la Vie Parisienne. Il m’avait été présenté par M. Ludovic Halévy, et