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POUR LES GRINCHUS


L’omnibus était plein de grinchus. Il allait cahin-cahant, déambulant, s’arrêtant. Dans leurs alvéoles, les vitres faisaient une musique terrible qui piquait l’oreille. Mais, plus terribles encore que cette musique des vitres, les grinchus grinchaient.

Ils disaient : « — Vous voyez cette poussière de plus en plus dense dans laquelle nous entrons et qui enfarine la ville, c’est de la poussière de plâtre et de ciment. Plus haïssable que les brouillards de Londres ou que la suie qui tend son manteau de deuil sur les pays d’usines, elle nous vient du plus vaste chantier du monde, se dépose sur nous et brûle nos vêtements, entre en nous et brûle nos poumons. Messieurs, que pensez-vous de l’Exposition ? »

Et tous les grinchus répondaient, en chœur : « — L’Exposition ? Ah ! la sale bête ! »

Un autre grinchu reprenait : « — Moi, mes-