Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BAVARDAGES DE SOUVERAINS

ENTREVUE DE NOISY-LE-SEC


Contrairement à ses vieilles habitudes, la reine d’Angleterre, avant de se rendre à la côte d’azur, où l’attend sa villégiature annuelle, s’est rencontrée aux environs de Paris avec le président de la République.

La chose s’est passée par une fin de jour grise, par un de ces crépuscules ternes dont seule la banlieue de Paris a le secret. Le décor lamentable de Noisy et de la gare de Noisy-le-Sec ne s’égayait que de la tache, aussi écarlate qu’attendue, d’un tapis destiné à conduire M. Félix Faure de son wagon présidentiel au wagon de la reine d’Angleterre. Le quai central était traversé de cette bande rouge qui attirait tous les regards. Il leur eût été bien difficile de se fixer ailleurs. Point de drapeaux aux fenêtres, point de curieux aux murs ; personne dans les arbres ni dans les becs de gaz.