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THÉMIS AUX CHAMPS

fermeture, il s’est bien passé cinq minutes. Les affaires en cours ont été renvoyées à des dates hivernales. La chambre des vacations a siégé et l’on peut encore, Dieu merci ! parler, sans rire, du respect dû à la Loi.

Dans les deux chambres correctionnelles où l’on siège pendant les vacances, les choses se passent également avec une belle rapidité et l’on y expédie, en cinq secs, de petits délits de rien du tout, de petites affaires où il n’est besoin ni d’interrogatoires, ni de témoignages, ni de plaidoiries, ni de jugements longuement motivés. Pour ces petites affaires, il y a de petits avocats qui se lèvent, s’inclinent et disent : « Je demande l’indulgence du tribunal ».

La Chambre des mises en accusation, qui siège d’ordinaire deux fois par semaine, ne siège qu’une fois pendant les vacances. Mais la loi exige cette fois-là. Voici une exigence désastreuse pour messieurs les conseillers qui ont une villa sur l’Atlantique. Ne verra-t-on qu’eux sur les chemins de fer ? Et pourquoi ? Pour faire quoi ? La besogne de vacances est toujours de la mauvaise besogne. Alors ils ont trouvé un « truc » que je vous recommande et qui ne les force au voyage que tous les quinze jours. La chambre des mises en accusation ouvre ses portes le samedi soir et les ferme le lundi matin. Le magistrat est né malin.

La chambre des référés siège, en ce moment, deux fois par semaine. On n’y voit point les