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THÉMIS AUX CHAMPS


Je me suis dirigé vers la demeure abandonnée de Thémis. J’ai gravi le grand escalier désert. J’ai promené mes pas sonores dans les couloirs vides.

De ce que j’errai ainsi, l’après-midi d’hier, dans un palais de justice d’où la justice est absente, il n’en résulte point, nécessairement, un événement bien parisien. Mais où sont-ils, à cette heure, les événements bien parisiens ? Qu’on me le dise que j’y coure. Hélas ! Il ne se passe rien. Je ferai donc un article avec rien. Je le ferai avec ces murs silencieux ou grouillera, dans quelques jours, la chicane, avec la contemplation des portes closes, des voûtes muettes et des dalles, éclatantes comme des marbres, on glisse ma rêverie paresseuse. Il faut écrire.

Thémis bâille aux champs ou flirte sur les plages ou encore, relevant d’un geste crâne sa jupe rouge « où le sang ne se voit pas »,