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PLAISIRS DE CARÊME


Je les avais vues, les belles pénitentes, à genoux sous la chaire de la Madeleine, courbées sur le prie-Dieu en des attitudes de gracieuses repenties, prenant un bain tiède d’aimable contrition dans les sermons de carême du Père du Lac. Et quand celui-ci s’en était allé, et avec lui la musique douce de ses objurgations ecclésiastico-mondaines, et avec cette musique les pénitentes elles-mêmes, alors je m’étais demandé ce qu’il resterait, dès le péristyle du temple, de tant de leçons si pastoralement données, si pieusement reçues.

Le Père avait prêché les observances de carême, et j’avais souri, sceptique, ne croyant point qu’elles auraient la force, les élégantes pécheresses, de se priver des plaisirs profanes, même en un temps consacré au jeûne et à la prière. Je fais amende honorable. Je suis un présomptueux et un sot. J’ai vu, hier, de