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À BORD


À bord du Versailles, le 17 août 1896.

C’est samedi, à neuf heures, que nous nous sommes embarqués pour le grand voyage, à bord du paquebot de la Compagnie transatlantique le Versailles. La chose se passa le plus simplement du monde, et nous nous aperçûmes bien que le Havre a l’habitude de voir partir les navires, fussent-ils aussi vastes que le nôtre : 118 mètres de l’étrave à l’étambot ! Cette considération même que nous allions rendre une visite à nos frères russes ne semble point avoir ému les populations, et, si nous n’avions eu quelques parents, quelques amis, nos femmes en larmes pour agiter des mouchoirs, crier : « Vive la Russie ! » et faire du bruit autour de notre bateau s’évadant des jetées, rien n’aurait signalé