dissant de Vladimir et de l’enchevêtrement de ses explications.
— Vous êtes bon !… Je ne tiens pas du tout à être fusillé, moi !… Aussi, je ne vous cacherai point que lorsque je m’aperçus soudain, en examinant de plus près mes papiers d’identité et en étudiant sérieusement mon « statut personnel »…
— Votre « statut personnel » !… Bigre !… vous voilà « calé » en droit international, Vladimir !…
— Mon Dieu ! il m’a bien fallu l’étudier avec quelques jurisconsultes complaisants, et c’est alors que j’appris qu’à cause d’une certaine naturalisation complète de l’un de mes ascendants, je n’avais jamais été Russe !…
— En vérité ?… Et qu’êtes-vous donc, Vladimir ?
— Je suis Roumain, tout simplement !…
— Tout simplement ! reprit Rouletabille qui ne pouvait s’empêcher de sourire… Prenez garde ! Examinez bien vos papiers, Vladimir !… Il y a des bruits qui courent sur l’entrée en guerre de la Roumanie… »
Mais Vladimir secoua la tête :
« Non ! non ! j’ai des renseignements là-dessus ! La Roumanie restera neutre ! C’est moi qui vous le dis !
— Et qui vous l’a dit, à vous ?…
— Une certaine princesse valaque qui est au mieux avec Enver Pacha !
— Vraiment ! vous fréquentez donc toujours les princesses, Vladimir ? Et, à ce propos, pourrais-je vous demander des nouvelles de la vôtre ? Comment va Mme Vladimir ?
— Elle est morte !…
— Comme vous l’aviez prévu, à ce que je me rappelle, et aussi comme son âge avancé et son goût pour les liqueurs fortes pouvaient le faire craindre, si j’ai bonne mémoire !…
— Ce que je n’avais pas prévu, mon cher, c’est que cette femme que je croyais riche comme la reine de Saba, mourrait sans me laisser un sou, la gueuse !…