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BARBARA OU NICOLE ?

Aussi, le reporter le laissa à Londres avec Serge, sous la garde de La Candeur et de Vladimir qui les enfermèrent tous deux dans la même chambre et s’en furent au bar consommer force cocktails, whisky et brandy, qu’ils jouaient interminablement aux dés. Vladimir, en Angleterre, était redevenu Roumain, sur les conseils de Rouletabille.

Quand celui-ci revint de Liverpool, il apprit à tout le monde que M. et Mme Lixhe s’étaient embarqués à Liverpool pour l’Amérique. Cette fois, le doute n’était plus possible, il n’y avait plus qu’à rentrer à Paris.

Ils rentrèrent à Paris.

Avant d’arriver en gare, Rouletabille dit à Serge et à Fulber :

« Il nous reste un espoir. Si Lixhe, pour sauver Nicole de la police boche, a simulé avec elle un départ pour l’Amérique, ils ont pu tous deux quitter le paquebot à son escale devant Brest…

— Dans ce cas, fit entendre la voix d’outre-tombe de Serge… dans ce cas, nous allons trouver Nicole chez sa mère.

— Possible… répliqua Rouletabille… J’ai consulté les horaires. Elle peut être arrivée à Paris cinq heures avant nous ! »

Aussitôt débarqués à Paris, ils montèrent dans une auto et se firent conduire à Neuilly, dans la demeure de Fulber.

Là, ils ne trouvèrent pas Nicole. Ils ne trouvèrent même pas Mme Fulber. La demeure était close et les voisins ne purent donner aucun renseignement utile.

Ce fut le suprême effondrement. Le père et le fiancé tombèrent dans les bras l’un de l’autre.

Rouletabille les laissa à leurs embrassements, et peut-être aussi désespéré qu’eux, remonta dans l’auto.

Il n’entendit même pas les cris de Vladimir et de La Candeur. Il partit à toute allure.