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MORTE OU VIVANTE ?

l’esprit. Une nuit donc, où j’étais sur les toits de la maison Hans, au Pavillon central des recherches, je surpris certaines paroles prononcées par l’homme qui avait été chargé de la garde de Nicole. Il se félicitait de ce que, depuis quelques jours, il jouissait d’une appréciable liberté : « Depuis mercredi, disait-il, j’ai bien cru être débarrassé de tout !… oui, nous avons tous cru que c’était fini… et là-bas, la princesse Botosani a dit : Elle sera morte demain ! » ajouta l’homme de garde ; puis il y eut un silence et cet homme reprit, sans dissimuler son étonnement : « Et maintenant, elle va tout à fait mieux ! C’est incroyable ce qu’il y a de ressort chez les jeunes femmes !… Sans compter que, puisqu’ils veulent qu’elle se porte bien, ils ont du lui coller quelque chose de pas banal du tout ! » Or, reprit Rouletabille, je savais que la princesse Botosani était dame infirmière a l’hôpital de la villa Hœgel, hors de l’usine, à Essen même… Donc, on avait transporté, dans la crainte d’une issue redoutable, la pauvre Nicole dans cet hôpital : En était-elle réellement revenue ?… Toute la question était là !… Les Boches avaient trop d’intérêt à lui substituer un sosie, pour que la possibilité d’une pareille éventualité ne me heurtât l’esprit, surtout dans le moment que je venais d’être assailli par les doutes les plus aigus sur la véritable personnalité de la Nicole que j’avais devant moi !… C’est alors que je me rapprochai de mon complice Vladimir qui, lui, est en relations constantes avec la princesse Botosani et que je lui demandai pourquoi la princesse ne se trouvait point au déjeuner de fiançailles ! Quand il m’eut appris que la princesse avait été invitée à ce déjeuner, je respirai, car il ressortait de cette information sure que la Nicole que j’avais devant moi était la vraie Nicole. La princesse Botosani l’avait soignée, jamais on n’aurait invité la princesse au déjeuner où elle devait se rencontrer avec la fille de M. Fulber, si celle-ci n’avait pas été la même personne qui avait été soignée par elle ! La princesse aurait reconnu tout de suite la supercherie et elle