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ROULETABILLE CHEZ KRUPP

Enfin, Rouletabille, à son tour, apparut sur le perron. 11 n’était pas seul. Il avait avec lui deux autres pompiers. Tous trois furent rapidement dans la salle de dessin.

Les deux autres étaient Serge Kaniewsky et Fulber.

« Dieu soit loué, mademoiselle, puisque vous êtes là, fit Rouletabille. Nous n’avons plus une seconde à perdre et quelques minutes de retard de votre part auraient pu tout compromettre… »

Comme il prononçait ces dernières paroles, un coup d’œil jeté par la vitre du petit cabinet lui fit apercevoir certaines ombres inquiétantes qui s’avançaient dans le quartier, généralement désert à cette heure.

Aussi, est-ce d’une parole pleine de fièvre qu’il arrêta le commencement de transport qui s’était emparé de Serge dès que celui-ci eut aperçu la silhouette de Nicole, et qu’il ordonna au Polonais ainsi qu’à Fulber de suivre son ami (La Candeur) et de se soumettre à tout ce que celui-ci leur indiquerait de faire.

Comme Serge et Fulber hésitaient à s’éloigner de Nicole…

« Nous vous suivons !… Allez donc, ou nous sommes perdus ! » souffla Rouletabille.

Et, se tournant vers Nicole :

« Mais ordonnez-leur donc d’obéir ! » grinça-t-il entre ses dents.

Nicole ne dit pas un mot mais elle chassa devant elle Serge, d’un geste brutal…

La Candeur entraînait déjà Fulber et Serge… Mais Rouletabille ne regardait plus de ce côté.

Toute son attention allait à la fenêtre du cabinet par laquelle il eut l’épouvante d’apercevoir, de toutes parts, des silhouettes militaires qui entouraient ce coin du kommando de Richter d’un véritable cordon qui, de seconde en seconde, se resserrait.

Nicole aussi avait vu et son doigt montrait les ombres menaçantes et sa bouche râlait :