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TO BE OR NOT TO BE

bleraient normales et qui auraient peut-être des conséquences terribles !

— J’obéirai comme une brute.

— Adieu !

— Adieu ! »

Ils s’embrassèrent, car, au frémissement de Rouletabille, La Candeur sentait bien que l’on touchait à une minute inouïe du draine, sans, du reste, qu’il pût en concevoir l’intrigue. Il savait des choses, et il y en avait d’autres qu’il ignorait, et ce qu’il ne savait pas lui paraissait un abîme aussi profond et plus redoutable que la nuit au fond de laquelle gisait tout le mystère de l’usine Krupp !…

Rouletabille parti, La Candeur s’assit et attendit

Il attendit une demi-heure.

Alors, l’ombre annoncée arriva. Elle fut debout sur le perron.

La Candeur lui entr’ouvrit la porte.

Elle eut un léger mouvement de recul en apercevant l’ombre énorme de La Candeur. Celui-ci lui souffla aussitôt : Rouletabille va venir !…

Alors, elle pénétra dans la maison, s’en fut dans la salle de dessin, s’assit à sa place ordinaire, et demanda dans un souffle :

« C’est bientôt qu’il va venir ? »

Or, La Candeur, fidèle à la consigne, fit celui qui n’avait pas entendu et s’assit à l’autre bout de la pièce.

Sans doute, Nicole comprit qu’il était préférable d’observer un parfait silence, car elle ne posa plus une seule question.

De temps en temps, elle tournait la tête vers le petit bureau, par la fenêtre duquel la lune, envoyant un de ses rayons, éclairait son beau, triste et douloureux profil.

Quelques soupirs où vivait l’angoisse de son âme agitée lui échappèrent.