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TO BE OR NOT TO BE

— Mais ils le découvriront tout de suite ! malheureux ! Tu dis que Lasker ne nous dénoncera pas ! Tu n’as donc pas réfléchi que son cadavre nous dénoncera, lui !… et nous serons repris avant d’être sortis du magasin.

— Bonsoir de bonsoir !… qu’est-ce qu’il faut donc faire ?

— Écoute… Voilà ce que tu vas faire !… Tu vas sortir encore une machine à coudre de sa caisse et tu la replaceras dans le tas de celles qui ne sont pas encore prêtes à être emballées… puis tu fourreras le cadavre de Lasker dans la caisse. Il s’évadera avec nous !…

— Compris !… à tout à l’heure ! » souffla La Candeur déjà prêt à exécuter les ordres qu’il venait de recevoir.

Mais Rouletabille l’arrêta :

« Minute !… Ne t’en va pas sans me dire où tu as mis les uniformes de pompiers et les casquettes ?

— Là, dans le coffre à bois…

— Va !… »

L’ombre de La Candeur disparut dans un corridor et malgré que cette ombre fût chaussée, cette fois, des fameux godillots, elle ne faisait pas plus de bruit que lorsqu’elle glissait sur ses chaussettes : l’habitude des reportages aussi dangereux qu’exceptionnels accomplis en compagnie de Rouletabille par La Candeur avait donné à celui-ci une grande discrétion de gestes.

Pendant ce temps, Rouletabille achevait la besogne qu’il savait nécessaire à la sécurité de leur départ, et rien n’était négligé pour que les recherches qui devaient s’ensuivre s’égarassent à souhait.

Quand La Candeur revint en annonçant que le corps de Lasker était convenablement emballé, Rouletabille était en train de revêtir un des costumes de pompier… Le reporter fit craquer une allumette et regarda sa montre :

« C’est l’heure ! fit-il… et il roula les deux autres uni-