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ROULETABILLE CHEZ KRUPP


I

LE CAPORAL ROULETABILLE


Quand le caporal Rouletabille débarqua sur le coup de 5 heures du soir à la gare de l’Est, il portait encore sur lui la boue de la tranchée. Et il s’efforçait plus vainement que jamais, non point de se débarrasser d’une glaise glorieuse qui ne le préoccupait guère, mais de deviner par quel sortilège il avait été soudain arraché à ses devoirs multiples de chef d’escouade, en plein boyau avancé, devant Verdun.

Il avait reçu l’ordre de gagner Paris au plus vite et, sitôt dans la capitale, de se rendre à son journal : L’Époque. Toute cette affaire lui apparaissait non seulement bien mystérieuse, mais encore si « anti-militaire », qu’il n’y comprenait goutte.

Tout de même, si pressé qu’il fût de connaître la raison de son singulier voyage, le reporter était heureux de marcher un peu après les longues heures passées dans le train.

Depuis le commencement de la guerre, c’était la première fois qu’il revoyait Paris. On était à la mi-septembre. La journée avait été belle. Sous les rayons obliques