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LE PLUS GRAND CHANTAGE…

catégorique s’il avait pu prononcer ces mots : « C’est entendu ! »

Et il hâta le pas.

« Il ne m’a même pas regardé ! soupira La Candeur.

— Mais, toi, tu le regardes trop, gros imbécile !…

— Merci pour la langouste !…

— Ferme !… »

Les deux compagnons ne se dirent plus un mot jusqu’à l’entrée du fameux mur de bois qui clôturait l’espace réservé à la construction de ce que l’on avait cru jusqu’alors être un nouveau modèle de zeppelin.

Arrivé là, Rouletabille ne fut pas maître de dissimuler un mouvement de satisfaction.

« Chouette ! On entre par la porte B… »

L’Empereur et sa suite avaient déjà franchi ce seuil redoutable. Les deux pompiers, leurs grenades à la ceinture, le passèrent à leur tour.

Sur la gauche, se dressait immédiatement une bâtisse en planches comme il y en avait à toutes les portes et qui servait de logement au portier, ainsi que de poste militaire et de poste de secours.

La porte de cette maisonnette était ouverte et on apercevait une grande salle commune où, après le passage du cortège, des soldats reprenaient leurs places sur les bancs ou s’asseyaient sur les tables, rallumant leurs pipes.

Un pompier, reconnaissable à sa capote et à sa casquette rouge, était penché sur un pupitre appuyé contre le mur, et rédigeait quelque rapport. Devant ce pupitre, attachée au mur, était pendue une glace. Un peu à gauche de la table, il y avait une petite fenêtre ou plutôt un carreau qui donnait sur le dehors et qui devait permettre au concierge, avant d’ouvrir sa porte, d’examiner de chez lui, les gens qui voulaient pénétrer dans l’enceinte, en dehors des heures d’entrée et de sortie des ouvriers.

C’était dans cette pièce également que se faisait la distribution des jetons ou que l’on recevait les jetons d’identité quand passaient les équipes.