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ROULETABILLE CHEZ KRUPP

XIV

UNE ENTREVUE DRAMATIQUE

Ce n’était point par hasard que Rouletabille avait pris la personnalité de Michel Talmar chez Blin et Cie : Talmar, lui-même, qui avait été mis au courant de ce que venait chercher Rouletabille dans ses ateliers, n’avait point trouvé de meilleur passeport à donner au reporter que ses propres papiers et de lui faire étudier à fond les plans d’une invention dont les Boches avaient déjà, en temps de paix, tenté de surprendre le secret.

Tout marchait donc à souhait pour Rouletabille qui avait naturellement promis à Talmar de ne livrer de ses plans que ce qui serait utile à sa propre entreprise, et, le lendemain même du jour où le reporter avait accepté les offres de l’ingénieur suisse, nous le retrouvons en train de tracer les premières lignes d’un important dessin, sous les yeux de Richter, dans le petit cabinet qui lui était réservé.

Le bruit d’une auto s’arrêtant devant le perron attira l’attention des deux hommes. Richter quitta aussitôt Rouletabille. Par la fenêtre, celui-ci aperçut Helena qui descendait et qui entrait dans les bureaux.

Il y eut, dans la pièce à côté, une rapide entrevue entre elle et Richter où il fut question d’un somptueux déjeuner de fiançailles qui devait être donné, quelques jours plus tard, à l’Essener-Hof, sous la présidence du général von Berg lui-même, directeur du généralkommando et oncle de la fiancée. Cette haute parenté devait donner au déjeuner un lustre exceptionnel et les représentants des États alliés qui étaient les hôtes de l’Essener-Hof et tous