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de joie et de terreur, tes nuits de mensonge !… Mensonges ?… Justes dieux ! étaient-ce bien des nuits de mensonge, ces heures noires, ces heures ardentes où tu frémissais sur mon épaule ta haine de Durin ?

Non ! Non ! le ne veux plus penser à cela !

Mais, cependant, pour être sincère, pour être tout à fait sincère, il y a des moments de mes nuits actuelles où je me réveille pour crier : « Et si ce n’étaient pas des mensonges ! S’il n’y avait à Black Rooks qu’une prisonnière de plus ? La prisonnière de Durin !… L’éternelle victime de Durin ?… Et si… si… si elle m’appelait dans ses nuits rouges. rouges du sang d’Archibald, si elle clamait vers moi ! Grand Dieu ! c’est peut-être sa voix que j’entends, quand je me réveille avec ce mot qui peuple mes ténèbres sans les éclairer… « Mensonges !… »

Seul, plus seul que jamais, cette année s’est écoulée pour le pauvre Mme Antonin Rose… seul au Palais, seul dans son pauvre cabinet de la rue des Bernardins… Les deux charmantes sœurs (pourquoi vous en parler ? elles me sont, je vous assure, devenues tout à fait indifférentes, mais je vous en parle parce que j’ai reçu la visite de Clotilde, hier)… Je vous disais donc que les deux charmantes sœurs ont déménagé, pour se rapprocher du grand établissement de crédit dans lequel est entrée la doctoresse en droit… Je n’entends plus dactylographier, pour la rue Henner, de l’autre côté du mur… Tant mieux, j’ai d’autres bruits dans la tête… Mais parlons de la visite de Clotilde.

— Les vacances sont proches, me dit-elle. Vous