heures les bijoux restaient dans le coffre de l’appartement. La nuit, il n’y avait rien dedans ! Tous les soirs, avant la fermeture de la banque, l’employé (un parent d’Abraham) traversait la rue et se défaisait des pierres précieuses dans les caves du grand établissement. Mais l’employé a été retardé, ce soir, par une affaire. Alors, il a résolu de coucher dans l’appartement avec les bijoux.
Nous le réconfortons de quelques bonnes plaisanteries. Nous sommes gais. Au moins, nous sommes sûrs de ne pas faire chou blanc ! Et puis, nous oublions notre homme, absorbés par les difficultés de la tâche.
Tout de même, nous allions en voir la fin, quand nous entendîmes, en bas, des cris qui réveillent toute la rue : « Au voleur ! Au voleur ! »
Helena bondit à la fenêtre. Des agents venus de la rue du Faubourg-Poissonnière accourent. Il n’y a plus personne dans le lit. Notre homme était moins mort de peur que nous ne le croyions ! Moi, je tourne dans la pièce, hagard, proférant des mots sans suite. Helena a pris vite sa résolution. La retraite est coupée par la rue. Elle court à l’escalier de service en me criant de la suivre. Nous perdons un temps précieux à chercher la porte de cet escalier qui n’est pas dans la cuisine. Enfin le voici ! Nous nous y jetons !…
Helena est toujours devant moi. Soudain, la lumière et une ombre ! C’est le concierge qui monte quatre à quatre. Bousculade. L’homme s’écroule. Helena saute par-dessus. J’enjambe à mon tour. Derrière nous, l’homme se relève, puis retombe.