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nation de Durin. Mais je ne voulais pas mourir, moi !… Je ne trouvais pas que ce fût une solution à envisager. Pas le moins du monde ! À part moi, j’en revenais toujours là : j’ai fait la commission de Durin, je n’ai plus qu’à m’en aller et à ne rien dire !… Possible ! mais je ne m’en allais pas !… Ces bras qui me tenaient prisonnier, je n’essayais pas de les détacher.

L’exaltation de cette femme arrivait à son paroxysme et ce fut dans une sorte de délire qu’elle me jeta tout son programme qui tenait en peu de mots :

— Je brûle la politesse à Fathi avec mes bijoux et il y en a pour des millions. Ils sont à moi ! Le baronnet me les a donnés. J’ai le droit d’en faire ce que je veux. Je les vends et nous allons sous des noms tout neufs faire de l’élevage en Argentine… Nous achetons une province, loin, derrière le Rio-Negro. Comme tant d’autres qui ne voulaient plus du Vieux Monde !… Le baronnet fera prononcer le divorce et nous nous marierons, Rudy !… Je veux que tu dises oui, tout de suite, ou non !

— Oui, jetai-je.

Dame ! ce programme était simple et m’allait comme un gant. Je trouvais même que c’était trop beau. Trop beau, en effet, car il y avait un « mais ».

— Oui, mais il y a Durin !… Il faudra bien nous cacher, tu sais, petit chéri, pour que Durin ne nous trouve pas !…

— La Guyane est là pour un coup, fis-je. Vous n’avez qu’à le dénoncer !…

— Fou ! Vous êtes fou ! ou vous ne voulez pas