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LES ÉTRANGES NOCES

— Tu n’as rien entendu ? demanda Rouletabille à l’oreille de La Candeur.

L’autre répondit par un signe de tête négatif.

— C’est drôle ! il m’avait semblé percevoir un bruit qui venait du ponton.

— Je n’ai rien entendu, dit La Candeur.

— Eh bien ! allons !

Et Rouletabille reprit ses rames.

Il s’approcha du ponton avec mille précautions en évitant le clapotis qui eût pu les trahir. Mais le ponton paraissait tout à fait désert.

Ils abordèrent, amarrèrent la barque et grimpèrent. Aussitôt sur le ponton, La Candeur imita Rouletabille qui s’avançait à quatre pattes. Ce ponton était surmonté d’une cabane qu’ils abordèrent par derrière, du côté opposé à la porte ; mais ils arrivèrent ainsi à une fenêtre qui, au grand étonnement de Rouletabille, était entr’ouverte.

La lune à ce moment se montra et les deux jeunes gens s’aplatirent d’un même mouvement sur de pont… Enfin Rouletabille parvint à la fenêtre et, se soulevant doucement, regarda dans la cabane.

Aussitôt il s’affala presque dans les bras de La Candeur, en poussant un soupir ; effrayé, La Candeur leva la tête à son tour et jeta un regard.

— Oh !… fit-il. Gaulow !…

— C’est lui, n’est-ce pas ? demanda Rouletabille.

— Oh ! il n’y a pas d’erreur…

Rouletabille se rappela alors la conversation qu’il