XX
LE BOSPHORE, LA NUIT…
ilencieusement, ils passèrent devant les ruines,
les jardins d’Yildiz, et longeant le rivage, ils
glissèrent vers Orta-Keuï.
Avant d’arriver à la station des bateaux à vapeur, ils s’arrêtèrent dans la nuit opaque d’un pilotis soutenant d’antiques masures qui semblaient abandonnées.
Là, ils attendirent.
Le Bosphore se faisait de plus en plus silencieux et désert. Tout mouvement cesse de bonne heure Sur ces eaux tranquilles : les lumières des navires étaient maintenant immobiles comme des étoiles ; le vent glacé de la mer Noire, dans le silence de toutes choses, faisait entendre son lugubre ululement.
En suivant la direction du regard de Rouletabille, La Candeur vit qu’il fixait avec obstination une sorte de ponton qui flottait à une demi-encablure de là, retenu par des amarres et des ancres, Un quart d’heure se passa ainsi.