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LES ÉTRANGES NOCES

dessina l’importante silhouette d’un cavalier qui, sur son passage, faisait trembler la terre.

C’était La Candeur qui manifesta une joie bruyante en retrouvant ses amis et qui voulut expliquer la cause de son retard, mais Rouletabille ne lui en laissa pas le temps.

— En route ! En route !

Et il repartit comme le vent.

— Ah ça ! mais qu’est-ce que nous avons à courir comme ça ? demanda La Candeur à Vladimir,

— Il paraît qu’il veut rattraper Gaulow.

— Hein ? tu es maboule ?

— C’est lui qui l’est !… Il a tout fait pour le faire sauver et maintenant qu’il est parti, il veut le reprendre !…

— Mais pourquoi faire ?

— Est-ce que je sais, moi, va le lui demander !…

Justement Rouletabille venait de s’arrêter brusquement à l’angle de deux routes.

Laquelle fallait il prendre ? Certes ! Gaulow avait dû laisser des traces de son passage, traces que Rouletabille, même à cette heure de nuit, aurait très bien été capable de démêler, mais il fallait descendre de cheval, s’astreindre à une étude sérieuse du terrain, bref, perdre un temps précieux, et, pendant ce temps, l’autre filait, augmentait son avance. Rouletabille appela La Candeur :

— Tu nous as déjà fait perdre du temps ; tâche en ce qui te concerne, de le rattraper. Tu vas prendre