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LES ÉTRANGES NOCES

Candeur qui grognait, la tête basse et l’air sournois.

— Toi, file au télégraphe, lui dit-il, et envoie une dépêche à Paris disant que nous partons pour Constantinople… mais qu’est-ce que tu as ?… Tu en fais, une tête !…

— Écoute, Rouletabille, c’est de la blague, hein ? Tu ne vas pas commettre une infamie pareille ! D’abord ce n’est pas vrai que tu connaisses le nom de ces conjurés…

— Si, mon petit, et leur adresse !

— Qui est-ce qui te les a donnés ?

— Gaulow lui-même qui est de l’affaire et qui avait eu le soin d’inscrire avec beaucoup d’ordre lesdits noms et lesdites adresses sur un petit calepin de poche qu’il a eu le tort de perdre à Sofia, la nuit où il est venu assassiner ce pauvre général Vilitchkov !… Eh bien ! es-tu au courant, maintenant ?… Touves-tu toujours que c’est de la blague ?…

— Rouletabille, si tu donnes ces adresses, on ira au domicile des conjurés !

— Parfaitement | et on trouvera certainement chez eux la preuve de leur conspiration !…

— Mais les malheureux seront pendus !…

— Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, pourvu qu’Ivana soit sauvée !…

La Candeur leva ses bras formidables au ciel et clama :

— Évidemment ! évidemment ! évidemment !…

— Dis-donc, La Candeur, préfères-tu qu’Ivana soit