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VI

LE CADAVRE INCROYABLE


Je me penchai, avec une anxiété inexprimable, sur le corps du reporter, et j’eus la joie de constater qu’il dormait ! Il dormait de ce sommeil profond et maladif dont j’avais vu s’endormir Frédéric Larsan. Lui aussi était victime du narcotique que l’on avait versé dans nos aliments. Comment, moi-même, n’avais-je point subi le même sort ! Je réfléchis alors que le narcotique avait dû être versé dans notre vin ou dans notre eau, car ainsi tout s’expliquait : « je ne bois pas en mangeant ». Doué par la nature d’une rotondité prématurée, je suis au régime sec, comme on dit. Je secouai avec force Rouletabille, mais je ne parvenais point à lui faire ouvrir les yeux. Ce sommeil devait être, à n’en point douter, le fait de Mlle Stangerson.

Celle-ci avait certainement pensé que, plus que son père encore, elle avait à craindre la veille de ce