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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

celui des volets, tous bien solides et intacts. Enfin, il poussa un ouf ! « de satisfaction » et déclara que, « maintenant, il était tranquille ! »

« Eh bien, croyez-vous qu’elle était enfermée, la pauvre chère mademoiselle quand on nous l’assassinait ! quand elle nous appelait à son secours !… gémit le père Jacques.

– Oui, fit le jeune reporter, en s’essuyant le front… la « Chambre Jaune était, ma foi, fermée comme un coffre-fort… »

– De fait, observai-je, voilà bien pourquoi ce mystère est le plus surprenant que je connaisse, « même dans le domaine de l’imagination ». Dans le « Double assassinat de la rue Morgue », Edgar Poe n’a rien inventé de semblable. Le lieu du crime était assez fermé pour ne pas laisser échapper un homme, mais il y avait encore cette fenêtre par laquelle pouvait se glisser l’auteur des assassinats qui était un singe !…[1] Mais ici, il ne saurait être question d’aucune ouverture d’aucune sorte. La porte close et les volets fermés comme ils l’étaient, et la fenêtre fermée comme elle l’était, « une mouche ne pouvait entrer ni sortir ! »

– En vérité ! En vérité ! acquiesça Rouletabille, qui s’épongeait toujours le front, semblant suer moins de son récent effort corporel que de l’agitation de ses pensées. En vérité ! C’est un très grand et très beau et très curieux mystère !…

  1. Voir Conan Doyle : La bande mouchetée.