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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

J’étais un peu vexé :

« Vraiment on ne sait plus… Tout paraît possible… »

Le père Jacques fit :

« C’est une idée qu’a eue le juge d’instruction, monsieur, et il a fait examiner sérieusement le matelas. Il a été obligé de rire de son idée, monsieur, comme votre ami rit en ce moment, car ça n’était bien sûr pas un matelas à double fond !… Et puis, quoi ! s’il y avait eu un homme dans le matelas on l’aurait vu !… »

Je dus rire moi-même, et, en effet, j’eus la preuve, depuis, que j’avais dit quelque chose d’absurde. Mais où commençait, où finissait l’absurde dans une affaire pareille !

Mon ami, seul, était capable de le dire, et encore !…

« Dites donc ! s’écria le reporter, toujours sous le lit, elle a été bien remuée cette carpette-là ?

– Par nous, monsieur, expliqua le père Jacques. Quand nous n’avons pas trouvé l’assassin, nous nous sommes demandé s’il n’y avait pas un trou dans le plancher…

– Il n’y en a pas, répondit Rouletabille. Avez-vous une cave ?

– Non, il n’y a pas de cave… Mais cela n’a pas arrêté nos recherches et ça n’a pas empêché M. le juge d’instruction, et surtout son greffier, d’étudier le plancher planche à planche, comme s’il y avait eu une cave dessous… »