Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 1.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

sur les meubles renversés et de les examiner avec un soin extrême. Nous le regardions en silence. Le père Jacques lui disait, de plus en plus ironique :

« Oh ! mon p’tit ! Oh ! mon p’tit ! Vous vous donnez bien du mal !… »

Mais Rouletabille redressa la tête :

« Vous avez dit la pure vérité, père Jacques, votre maîtresse n’avait pas, ce soir-là, ses cheveux en bandeaux ; c’est moi qui étais une vieille bête de croire cela !… »

Et, souple comme un serpent, il se glissa sous le lit.

Et le père Jacques reprit :

« Et dire, monsieur, et dire que l’assassin était caché là-dessous ! Il y était quand je suis entré à dix heures, pour fermer les volets et allumer la veilleuse, puisque ni M. Stangerson, ni Mlle  Mathilde, ni moi, n’avons plus quitté le laboratoire jusqu’au moment du crime. »

On entendait la voix de Rouletabille, sous le lit :

« À quelle heure, monsieur Jacques, M. et Mlle  Stangerson sont-ils arrivés dans le laboratoire pour ne plus le quitter ?

– À six heures ! »

La voix de Rouletabille continuait :

« Oui, il est venu là-dessous… c’est certain… Du reste, il n’y a que là qu’il pouvait se cacher… Quand vous êtes entrés, tous les quatre, vous avez regardé sous le lit ?

– Tout de suite… Nous avons même entière-