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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

point qu’il y ait beaucoup de mains au monde de cette sorte-là. Elle est grande et forte, et les doigts sont presque aussi longs les uns que les autres ! Quant au pouce, il manque ! Nous n’avons que la marque de la paume. Et si nous suivons la « trace » de cette main, continuai-je, nous la voyons, qui, après s’être appuyée au mur, le tâte, cherche la porte, la trouve, cherche la serrure…

– Sans doute, interrompit Rouletabille en ricanant, « mais il n’y a pas de sang à la serrure, ni au verrou ! »…

– Qu’est-ce que cela prouve ? répliquai-je avec un bon sens dont j’étais fier, « il » aura ouvert serrure et verrou de la main gauche, ce qui est tout naturel puisque la main droite est blessée.

– Il n’a rien ouvert du tout ! s’exclama encore le père Jacques. Nous ne sommes pas fous, peut-être ! Et nous étions quatre quand nous avons fait sauter la porte ! »

« Quelle drôle de main ! Regardez-moi cette drôle de main ! » dis-je.

– C’est une main fort naturelle, répliqua Rouletabille, dont le dessin a été déformé «  par le glissement sur le mur ». L’homme « a essuyé sa main blessée sur le mur ! » Cet homme doit mesurer un mètre quatre-vingts.

– À quoi voyez-vous cela ?

– À la hauteur de la main sur le mur… »

Mon ami s’occupa ensuite de la trace de la balle dans le mur. Cette trace était un trou rond.