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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

– Loin du lit.

– Pouvez-vous, maintenant, allumer la veilleuse ?

– La veilleuse est brisée, et l’huile s’en est répandue quand la table est tombée. Du reste tout est resté dans le même état. Je n’ai qu’à ouvrir les volets et vous allez voir…

– Attendez ! »

Rouletabille rentrant dans le laboratoire, alla fermer les volets des deux fenêtres et la porte du vestibule. Quand nous fûmes dans la nuit noire, il alluma une allumette-bougie, la donna au père Jacques, dit à celui-ci de se diriger avec son allumette vers le milieu de la « Chambre Jaune », à l’endroit où brûlait, cette nuit-là, la veilleuse.

Le père Jacques, qui était en chaussons (il laissait à l’ordinaire ses sabots dans le vestibule), entra dans la « Chambre Jaune » avec son bout d’allumette, et nous distinguâmes vaguement, mal éclairés par la petite flamme mourante, des objets renversés sur le carreau, un lit dans le coin, et, en face de nous, à gauche, le reflet d’une glace, pendue au mur, près du lit. Ce fut rapide.

Rouletabille dit :

« C’est assez ! Vous pouvez ouvrir les volets.

– Surtout n’avancez pas, pria le père Jacques ; vous pourriez faire des marques avec vos souliers… et il ne faut rien déranger… C’est une idée du juge, une idée comme ça, bien que son affaire soit déjà faite… »