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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

– Vous ne soupçonnez personne ?

– Non… », répondit M. Darzac, en regardant Rouletabille.

Rouletabille, alors, me dit :

« Il faut que vous sachiez, mon ami, que l’instruction est un peu plus avancée que n’a voulu nous le confier ce petit cachottier de M. de Marquet. Non seulement l’instruction sait maintenant que le revolver fut l’arme dont se servit, pour se défendre, Mlle Stangerson, mais elle connaît, mais elle a connu tout de suite l’arme qui a servi à attaquer, à frapper Mlle Stangerson. C’est, m’a dit M. Darzac, un « os de mouton ». Pourquoi M. de Marquet entoure-t-il cet os de mouton de tant de mystère ? Dans le dessein de faciliter les recherches des agents de la Sûreté, sans doute. Il imagine peut-être qu’on va retrouver son propriétaire parmi ceux qui sont bien connus, dans la basse pègre de Paris, pour se servir de cet instrument de crime, le plus terrible que la nature ait inventé… Et puis, est-ce qu’on sait jamais ce qui peut se passer dans une cervelle de juge d’instruction ? » ajouta Rouletabille avec une ironie méprisante.

J’interrogeai :

« On a donc trouvé un « os de mouton » dans la « Chambre Jaune ? »

– Oui, monsieur, fit Robert Darzac, au pied du lit ; mais je vous en prie : n’en parlez point. M. de Marquet nous a demandé le secret. (Je fis un geste de protestation.) C’est un énorme os de mouton