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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

Frédéric Larsan, mais je le connaissais beaucoup de réputation.

L’affaire des lingots d’or de l’hôtel de la Monnaie, qu’il débrouilla quand tout le monde jetait sa langue aux chiens, et l’arrestation des forceurs de coffres-forts du Crédit Universel, avaient rendu son nom presque populaire. Il passait alors, à cette époque où Joseph Rouletabille n’avait pas encore donné les preuves admirables d’un talent unique, pour l’esprit le plus apte à démêler l’écheveau embrouillé des plus mystérieux et plus obscurs crimes. Sa réputation s’était étendue dans le monde entier, et souvent, les polices de Londres ou de Berlin, ou même d’Amérique, l’appelaient à l’aide quand les inspecteurs et les détectives nationaux s’avouaient à bout d’imagination et de ressources. On ne s’étonnera donc point que, dès le début du mystère de la « Chambre Jaune », le chef de la Sûreté ait songé à télégraphier à son précieux subordonné à Londres, où Frédéric Larsan avait été envoyé pour une grosse affaire de titres volés : « Revenez vite ». Frédéric, que l’on appelait à la Sûreté le grand Fred, avait fait, pensions-nous, diligence, sachant sans doute par expérience que, si on le dérangeait, c’est qu’on avait bien besoin de ses services, et c’est ainsi que Rouletabille et moi, ce matin-là, nous le trouvions déjà à la besogne. Nous comprîmes bientôt en quoi elle consistait.

Ce qu’il ne cessait de regarder dans le creux de