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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

sa coiffure habituelle… Le front entièrement découvert… je puis vous l’affirmer, car nous avons examiné longuement la blessure. Il n’y avait pas de sang aux cheveux… et l’on n’avait pas touché à la coiffure depuis l’attentat.

– Vous êtes sûr ! Vous êtes sûr que Mlle Stangerson, la nuit de l’attentat, n’avait pas « la coiffure en bandeaux ?… »

– Tout à fait certain, continua le juge en souriant… car, justement, j’entends encore le docteur me dire pendant que j’examinais la blessure : « C’est grand dommage que Mlle Stangerson ait l’habitude de se coiffer les cheveux relevés sur le front. Si elle avait porté la coiffure en bandeaux, le coup qu’elle a reçu à la tempe aurait été amorti. » Maintenant, je vous dirai qu’il est étrange que vous attachiez de l’importance…

– « Oh ! si elle n’avait pas les cheveux en bandeaux ! » gémit Rouletabille, « où allons-nous ? où allons-nous ? Il faudra que je me renseigne. »

Et il eut un geste désolé.

« Et la blessure à la tempe est terrible ? demanda-t-il encore.

– Terrible.

– Enfin, par quelle arme a-t-elle été faite ?

– Ceci, monsieur, est le secret de l’instruction.

– Avez-vous retrouvé cette arme ? »

Le juge d’instruction ne répondit pas.

« Et la blessure à la gorge ? »

Ici, le juge d’instruction voulut bien nous confier