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UN HOMME A PASSÉ

Mais on ne se débarrassait pas ainsi de Rouletabille. Celui-ci s’approcha du juge d’instruction, et, montrant le Matin, qu’il tira de sa poche, il lui dit :

« Il y a une chose, monsieur le juge d’instruction, que je puis vous demander sans commettre d’indiscrétion. Vous avez lu le récit du Matin ? Il est absurde, n’est-ce pas ?

– Pas le moins du monde, monsieur…

– Eh quoi ! La « Chambre Jaune » n’a qu’une fenêtre grillée « dont les barreaux n’ont pas été descellés », et une porte que l’on défonce… et l’on n’y trouve pas l’assassin !

– C’est ainsi, monsieur ! C’est ainsi !… C’est ainsi que la question se pose !… »

Rouletabille ne dit plus rien et partit pour des pensers inconnus… Un quart d’heure ainsi s’écoula.

«  Quand il revint à nous », il dit, s’adressant au juge d’instruction :

« Comment était, ce soir-là, la coiffure de Mlle Stangerson ?

– Je ne saisis pas, fit M. de Marquet.

– Ceci est de la dernière importance, répliqua Rouletabille. « Les cheveux en bandeaux, n’est-ce pas ? Je suis sûr qu’elle portait ce soir-là, le soir du drame, les cheveux en bandeaux ! »

– Eh bien, monsieur Rouletabille, vous êtes dans l’erreur, répondit le juge d’instruction ; Mlle Stangerson était coiffée, ce soir-là, les cheveux relevés entièrement en torsade sur la tête… Ce doit être